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La mémoire des héros de 1914-1918

Monument aux morts de la commune de Ligneuville

Les cadres mémoriels issus de la Grande Guerre vont perdurer tout au long du 20e siècle. Ainsi, au sortir de la Seconde Guerre mondiale, instinctivement, les Belges ont eu recours à l’imaginaire de guerre tel qu’il s’était manifesté au lendemain de la Première Guerre mondiale.

Il s’agissait d’honorer les morts et les victimes de la guerre en tant que héros (les résistants) et martyrs (les autres). Les souffrances endurées par les victimes du nazisme témoignaient du martyre national et non de l’horreur absolue et gratuite.

Même si la Seconde Guerre n’a pas été une réédition de 1914-1918, la Patrie était donc, à nouveau, l’aune à laquelle on tentait de glorifier les morts. A l’évidence, dans l’immédiat après-guerre, les spécificités de l’occupation nazie n’apparaissent guère. Il faudra attendre plus de vingt ans pour cela. Ainsi, grava-t-on les noms des victimes de 1940-1945 sur les monuments de la Première Guerre. De même, le 11 novembre et le Soldat Inconnu serviront à assimiler les héros de la Seconde Guerre mondiale à ceux de la Première.

Toutefois, incontestablement, le souvenir de la Deuxième Guerre mondiale supplantera rapidement le souvenir et la signification de la précédente : désormais, nul ne peut plus ignorer que 1914-1918 ne fut pas la « Der des Der »…

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