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Mention dans la catégorie esthétique primaire

Le cimetière de la commune d’Ixelles
Cloé Dumont de Chassart
Mention dans la catégorie « Esthétique » enseignement secondaire
Ecole Decroly, Bruxelles

Le cimetière de la commune d’Ixelles, situé dans les quartiers sud de Bruxelles, est l’un des plus importants cimetières de Belgique par le patrimoine funéraire qu’il contient et le nombre de personnalités artistiques, scientifiques, politiques ou militaires qui y sont inhumées. Le cimetière d’Ixelles se situe en ville, proche de l’ULB et des quartiers estudiantins. Il a été créé en 1877, dans un quartier non encore bâti, à la chaussée de Boondael. Il offre aussi, en pleine ville, un environnement très vert.

Cette photographie est celle de la tombe de Michel Defreyn-Dubreucq, située sur le pourtour du second rond-point constitué de monuments funéraires de militaires haut gradés ou fils de bonnes familles, tombés lors de la Première Guerre mondiale. L’importance des monuments par leur surface et décoration contraste avec l’austérité de la pelouse des martyrs, gardée par quatre statues de militaires où sont inhumés – auprès de leurs camarades belges – des soldats français, britanniques, italiens et russes. Beaucoup de ces soldats, blessés au front, ont été transférés par les Allemands à l’hôpital militaire d’Ixelles qu’ils ont occupé à partir du 20 août 1914.

Cette photographie a été retenue pour le contraste existant entre l’avant- et l’arrière-plan ; entre la nature pacifique et la violence symbolisée par le casque d’acier et le glaive, entre le rouge et le vert.

La netteté a été réglée sur l’avant-plan pour mettre en évidence la vie, mais aussi son côté fragile et éphémère, accentué par la brisure des fleurs. Les fleurs peuvent aussi représenter la paix et la démocratie, s’opposant à la violence et la dictature ; cela nous fait songer à certaines photos de la contestation étudiante contre la guerre du Vietnam, à la fleur au fusil de la révolution portugaise mais encore davantage dans le contexte à « La fleur au fusil », titre d’un ouvrage de Jean Galtier et qui parle de la Première Guerre mondiale. Il y décrit entre autres ces soldats qui, en 1914, partaient à la guerre avec insouciance vers ce qu’on leur avait présenté comme une promenade de santé, persuadés qu’elle serait de courte durée et sans risques mais qui se sont très vite retrouvés face aux horreurs de la guerre. Cela fait aussi référence à la B.D. du même titre de Jacques Tardi et ses nombreuses autres créations ayant pour thème la Première Guerre mondiale.