Le 22 décembre 1917, sans que la population belge ne soit mise au courant, le Conseil de Flandre s'était réuni et avait adressé à l'Empire le vœu d'être autorisé à proclamer officiellement l’indépendance de la Flandre. Le gouverneur-général, Von Falkenhausen, malgré sa surprise, accepte tout en exigeant des élections qui devraient prouver la légitimité et la représentativité des activistes flamands, et en rappelant que le « gouvernement flamand » (une commission de plénipotentiaires) restait sous la tutelle de l’occupant. Ce n’est que le 19 janvier 1918 que les plénipotentiaires flamands furent autorisés à proclamer un texte où l’indépendance est remplacée par l’autonomie politique de la Flandre.
Immédiatement, cette proclamation suscita des protestations générales. Le 30 janvier, tous les flamingants « passivistes » signèrent un manifeste contre le Conseil des Flandre et leur politique prétendument en faveur du peuple flamand. En outre, les élections du 3 février, exigées par l’Occupant, virèrent au fiasco, prouvant combien l’activisme était peu populaire. Enfin, le 8 février, un juge bruxellois fit arrêté les deux leaders activistes, Borms et Tack, pour attentat à la sûreté de l’Etat. Mais ils furent immédiatement relâchés par l’Occupant.