L'offensive ultime, coordonnée par la maréchal Foch, voit pour la première fois l'engagement de toutes les forces belges au côté des Alliés, soit 167.000 hommes. Jusque-là, le roi Albert avait toujours refusé de quitter le territoire national et de participer aux offensives alliées auxquelles il ne croyait pas. Le roi Albert se méfiait des Alliés qu'il ne considérait que comme ses garants. L’occupation du territoire belge par les troupes du Kaiser permet de comprendre l’attitude particulièrement prudente du roi Albert vis-à-vis des Alliés depuis la stabilisation des fronts jusqu’au printemps 1918 : son plus grand souci était d’éviter une victoire qui impliquerait une reconquête lente et dévastatrice pour son royaume.
Mais, à l’automne 1918, la situation a changé. Le roi n’a plus le choix : il doit participer à la contre-offensive alliée sous peine de voir la victoire lui échapper. Le 9 septembre 1918, il accepte donc, sans en référer au gouvernement, le haut commandement de l’armée interalliée des Flandres, avec le général français Degoutte comme chef d’état-major.
Le 28 septembre, l'offensive en direction de Bruxelles commence. L'armée des Flandres passe l'Yser, atteint Roulers, puis Ostende, Bruges et Gand. L'armée belge paie un lourd tribut à ces derniers combats pour la victoire: 253 officiers, 3083 sous-officiers et soldats perdent la vie, 26.000 autres sont blessés.