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21 mars - 18 juillet 1918: la dernière grande offensive allemande sur le front Ouest

En mars 1918, la guerre se poursuit sur tous les fronts, sauf à l’est où les Bolchéviques avaient mis fin aux hostilités. A l’Ouest, les Alliés sont épuisés et attendent l’arrivée des troupes américaines qui achevaient leur préparation. L’Allemagne aussi est épuisée, la population est affamée par le blocus allié et les perspectives de négociations avec les Alliés sont nulles. Il faut donc profiter de la paix à l’Est pour reporter les toutes forces (soit plus d’un million d’hommes) sur le front Ouest avant l’arrivée des Américains et jouer le tout pour le tout en lançant une vaste offensive qui briserait les forces Alliées à l’Ouest.

Cette offensive porte le nom de code « opération Michael ». Si les Alliés ne furent pas tout à fait surpris, ils n’en avaient pas imaginé l’ampleur. Le 21 mars 1918, trois armées, fortes de 71 divisions, se mettent en marche. A 5 heures du matin, des milliers de canons et de mortiers ouvrent le feu pendant quatre heures sur le front situé entre La Fère et Arras, préparant ainsi la sortie des tranchées des fantassins. La 17e armée se dirige vers Bapaume, puis Arras. La 2e armée attaque Péronne. Et la 18e armée s’engage dans La Somme, espérant repousser les Britanniques vers la mer du Nord en les coupant de leurs alliés français. L’avancée allemande fut rapide : en quelques jours, les troupes allemandes menacent Arras et Amiens, les Britanniques doivent se replier derrière La Somme et la 18e armée progresse en direction de Paris. Mais, les troupes épuisées ont besoin de repos, Amiens a été défendue par des troupes de réserves amenées in extremis en renfort et la percée vers Noyon est un échec. Le 5 avril, Ludendorff donne l’ordre d’arrêter l’offensive.

Mais, dès le 7 avril, Ludendorff prépare une deuxième tentative, « l’opération Georgette » en direction d’Armentières. Le 9 avril, 9 divisions allemandes passent à l’attaquent et mettent déroute les 4 divisions portugaises qui leur faisaient face. Les troupes allemandes s’engouffrent alors dans un trou de 6 km. Les Britanniques, sous les ordres du général Plumer, resserrent alors le front en cédant des territoires, comme la crête de Messines, pour lesquels des milliers de soldats s’étaient sacrifiés auparavant. Mais cette décision fut bénéfique, car l’avancée allemande fut enrayée. Le 29 avril, Ludendorff met fin à l’opération. Les pertes s’élevaient à 350.000 du côté allemand et 305.000 du côté britannique.

Ludendorff décide alors de porter ses efforts vers Reims et Soissons. C’est le « plan Hagen ». Le 27 mai 1918, plus de 4000 pièces d’artillerie se déchainèrent contre les troupes françaises et britanniques pendant quatre heures et continuèrent par un tir de barrage roulant, pendant que les troupes allemandes avançaient. L’opération fut un succès éclatant : le 1er juin, Paris semblait directement menacée, de même que Reims. Mais, à nouveau, les troupes allemandes étaient épuisées et se livraient au pillage plutôt que d’obéir aux ordres. L’opération est alors arrêtée.

Une quatrième tentative est lancée du 9 au 11 juin 1918 : « l’opération Gneisenau » en direction de Montdidier et de Noyon. La percée, sur 10 km, est réussie. Mais les Français réussirent, au prix de pertes effroyables, à contenir cette avancée et à maintenir le contact avec leurs alliés britanniques.

Au total, ces différentes opérations allemandes ont permis des avancées territoriales importantes, mais pas de séparer les armées françaises et britanniques, ni d’emporter une victoire stratégique qui puisse mettre fin à la guerre.