La bataille de Cambrai fait partie de ces offensives meurtrières et inutiles sur le front ouest. En 1917, Cambrai était un point clé stratégique pour le ravitaillement de la position Siegfried, qui faisait partie de la ligne Hindenburg. En outre, cette ville fut choisie dans l'espoir de trouver un terrain plus plat, moins creusé par les bombardements et plus ferme, mieux adapté aux tanks que la boue argileuse du front de Flandres. L'objectif principal reste néanmoins le percement de la ligne allemande, puis l'encerclement de Cambrai et la capture de la crête de Bourlon.
En juin 1917, Fuller avait proposé une attaque sur Cambrai à l'aide de chars d'assaut, idée émise par Henry Hugh Tudor presqu'au même moment. Les deux plans ayant été repris par le commandant de la IIIe armée britannique, Julian Byng, Douglas Haig approuva le plan sous le nom d'"opération GY" en septembre 1917, à la suite d'un nouvel échec durant la bataille de Passchendaele.
Le 20 novembre, l'attaque est lancée sur un front large de 10 kilomètres. Six divisions d'infanterie ont été concentrées pour l'assaut. Précédés par une multitude d'explosions, les chars progressent très rapidement et atteignent les tranchées adverses. C'est la première fois que la ligne Hindenburg est percée en profondeur. Au soir du 20 novembre, les avant-gardes britanniques ont avancé de 9 kilomètres et sont à 6 kilomètres de Cambrai. Cependant, à partir des hauteurs du bois de Bourlon, les Allemands menacent les troupes les plus avancées. Le 23 novembre, les Britanniques s'y attaquent. Soumis à d'intenses tirs d'artillerie, quelques chars et une brigade galloise parviennent à s'implanter dans une partie du bois de Bourlon, mais se trouvent isolés. Le 30 novembre, Ludendorff décide de contre-attaquer. Il regroupe alors une vingtaine de divisions et donne le signal de la reconquête. Le succès est immédiat. En deux heures, les Allemands progressent de plus de 5 kilomètres. Le 3 décembre, Haig donne l'ordre de retrait du saillant. Le 4 décembre, lorsque les combats prennent fin, ce qui était à l'origine un succès britannique a tourné à l'échec complet. Tout le terrain gagné a été abandonné.
Le nombre de victimes est d'à peu près 45.000 des deux côtés.