Durant la dernière partie de la bataille de la Somme, les généraux allemands von Hindenburg et Ludendorff décident de construire une nouvelle ligne de défense. Cette "ligne Siegfried" (ou "ligne Hindenburg" pour les Alliés) est établie très en arrière du front existant, à une distance variant de 10 à 50 kilomètres. Il s'agit d'un système de zones fortifiées reliées entre elles par des cordons défensifs, s'étendant de la mer du Nord à Verdun. L'objectif était de se replier sur un front plus court en supprimant le saillant entre Arras et Saint-Quentin, concentrant ainsi davantage les forces, et sur une position beaucoup mieux défendue, afin d'éviter les pertes importantes enregistrées à Verdun et sur la Somme. La retraite sur la nouvelle ligne de défense débute en février 1917 et s’achève en mars : c’est l’opération Alberich. Les populations sont évacuées sans ménagement. Ensuite, les zones abandonnées sont totalement et systématiquement détruites, afin de n'offrir aucun abri aux Alliés. De plus, cette zone est minée et piégée, afin de la rendre plus dangereuse.
La ligne Hindenburg est formée de 5 zones opérationnelles dont les noms sont tirés de la mythologie germanique: Wotan, Siegfried, Alberich, Brunhilde, Kriemhilde.
En 1918, la ligne Hindenburg sera le point de départ de l’opération Michael qui débute le 21 mars et qui constitue la dernière grande offensive allemande. Mais, en septembre 1918, à l'aide des chars, les Alliés lancent une contre-offensive et attaquent la ligne Hindenburg. Le 10 octobre, elle est totalement submergée, ce qui annonce la victoire finale des Alliés.