L'activisme wallon durant la Grande Guerre est une réaction à l’activisme flamand. Il put compter sur une centaine de protagonistes. D'emblée, l'opprobre s'abat sur ceux qui acceptent la séparation administrative, décrétée par l’Occupant le 21 mars 1917, en acceptant d'œuvrer au sein des ministères wallons de Namur.
Oscar Colson est un des noms les plus associés à cet activisme wallon. Cofondateur de la revue « Wallonia » et de l'Assemblée Wallonne, il occupe un poste de directeur général dans la nouvelle administration et est un des acteurs du Comité de défense de la Wallonie. En 1918, ce dernier diffusera deux manifestes fédéralistes censés répondre aux proclamations du Raad Van Vlaanderen. Il sera condamné à 20 ans de travaux forcés après la guerre, mais partira en temps utile se refugier outre-Rhin. Ces idées fédéralistes sont relayées par « l'Echo de Sambre et Meuse » et « l'Avenir wallon », deux journaux qui paraissent sous la censure allemande, s'inscrivant de fait dans une logique de collaboration.
En 1916, Raymond Colleye, publiciste et journaliste, lance à Paris « La Wallonie », vite interdite. Il poursuit avec « L'Opinion wallonne », censurée par les autorités françaises à la demande du gouvernement belge du Havre.
En 1918, l'avocat Arille Carlier, militant wallon hennuyer, signera le manifeste du Comité de défense de la Wallonie, mais quittera rapidement ces eaux dangereuses. Il évitera ainsi la condamnation judiciaire, sans échapper néanmoins à la suspension professionnelle.
La plupart des activistes wallons de la Première Guerre mondiale expliqueront qu’ils avaient voulu faire contre poids à la Flamenpolitik.