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18 janvier 1916: union nationale officielle en Belgique

Au Havre, le gouvernement belge en exil reste entièrement composé de catholiques. Certes, le 4 août 1914, deux libéraux et un socialiste avaient été nommés Ministres d’Etat, mais il s’agit là d’un titre purement honorifique. Toutefois, la question de l'entrée de partis de gauche dans le cabinet faisait débat. La plupart des ministres catholiques, Georges Helleputte en tête, y étaient opposés. Car ils savaient pertinemment que l'élargissement du gouvernement mettrait fin à trente ans de domination catholique. Mais, avec l’enlisement du conflit, la situation du cabinet catholique, dirigé par Charles de Brocqueville, devint de plus en plus critique. En outre, le roi, pressentant une situation politique difficile, refusait de lier son sort à celui de la droite. Fin 1915, lorsqu'il devint évident que la guerre durerait plus longtemps que prévu, les ministres catholiques s'inclinèrent.

Le 18 janvier 1916, les libéraux, Hymans et Goblet d’Alviela et le socialiste Vandervelde entrent officiellement au Conseil des ministres, en tant que ministres sans portefeuille : un gouvernement d'union nationale voit ainsi le jour. En 1917, Paul Hymans reçoit le portefeuille des Affaires économiques et en 1918 celui des Affaires étrangères, tandis que Emile Vandervelde obtient en 1918 le portefeuille de l’Intendance. A la fin de la guerre, il était évident qu’il fallait maintenir un gouvernement d’union nationale pour rester maître de la situation pendant la difficile période de sortie de guerre.