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8 février 1904 - 5 septembre 1905 : guerre russo-japonaise

Le 13 janvier 1904, le Japon adresse un ultimatum à la Russie au sujet de la Mandchourie. Dans la nuit du 8 au 9 février 1904, la flotte japonaise attaque, sans déclaration de guerre, la flotte russe à Port-Arthur, et, d'un seul coup, acquiert la maîtrise des mers. L'empereur du Japon déclare la guerre à la Russie le 10 février.

Les causes principales du conflit résident dans l'opposition directe de deux impérialismes engagés dans une course de vitesse pour le contrôle de la Mandchourie (région chinoise) et de la Corée, État indépendant en pleine décadence, et dans la volonté du Japon de s'affirmer et de se faire reconnaître en tant que puissance régionale à part entière. La suspension, en avril 1903, de l'engagement pris par la Russie d'évacuer ses troupes de Mandchourie met le feu aux poudres.

La Russie se trouve affaiblie à l’intérieur par le déclenchement d’une révolution qui éclate le 22 janvier 1905 à Saint-Pétersbourg et qui sera étouffée dans le sang : la répression fait 130 morts. Malgré cela, le mouvement s'étend et atteint les milieux de l'armée. Les combats se terminent par la défaite navale russe de Tsushima et la fin du siège de Port-Arthur en janvier 1905.

Sur le plan militaire, ce conflit préfigure les combats de 1914 en combinant masse et technologie (les tranchées de part et d’autres des deux belligérants apparaissent en Manchourie). Par sa durée (1 an et demi), par les forces engagées (sans doute plus de 2 millions d'hommes au total) et par les pertes (71 000 morts russes et 85 000 morts japonais, 280 000 blessés, 77 000 prisonniers), par l’utilisation de l’artillerie et de mitrailleuses.

Ce conflit est la première défaite d'une puissance européenne face à une puissance asiatique. Cette expansion japonaise fait peur à l’Europe et surtout aux Etats-Unis : dès 1905, on parle de  "Péril jaune".